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Les vrais scientifiques sont-ils ceux qui ont le plus d’humour?

Bière

En Belgique, on avait déjà Michael Gillon et les astrophysiciens de l’Université de Liège avec leurs trappistes (cfr. Projet TRAPPIST – TRAnsiting Planets and PlanetesImals Small Telescope, petit télescope dédié aux planètes en transit et aux planétésimaux). Projet qui a, entre autres, conduit à la découverte de TRAPPIST-1, «un incroyable système composé de sept planètes rocheuses tempérées et de taille terrestre en orbite autour d’une étoile dix fois plus petite que le Soleil à 40 années-lumière» (Gillon et al. 2016,2017).
projet Trappist

Pain

Maintenant, les Français ont pleias et son baguettotron: un «petit» modèle IA de 321 millions de paramètres qui bat des modèles nettement plus volumineux sur des tâches nécessitant du raisonnement.
  • Sa spécificité est d’être construit sur 80 couches, ce qui en fait un modèle particulièrement profond pour ce nombre de paramètres. S’il était belge, on parlerait d’un modèle en frite. Comme il est français, on parle plutôt de baguette.
  • Autre caractéristique remarquable: il a été entraîné sur un ensemble de données de raisonnement plutôt réduit, mais créé artificiellement, à partir de Wikipedia principalement. Les performances ainsi obtenues démontrent, une fois encore, la supériorité d’un ensemble de données d’entraînement synthétique de grande qualité sur la technique qui consiste à alimenter un modèle de la totalité du contenu d’internet, sans le moindre contrôle de qualité (et de droits d’auteur!).
  • Enfin, il est optimisé pour les langues européennes et entièrement open source.

Comme pour nos trappistes liégeoises, il s’agit d’une réelle avancée scientifique.

… et Fromage?

Trappiste et baguette… Qui seront les scientifiques qui compléteront ce duo avec un bon morceau de fromage?

  • Un Camembert pour révolutionner la visualisation de données?
  • Un Roquefort pour battre Deep Blue aux échecs en mettant le roi à l’abri derrière sa tour?
  • Un Reblochon pour un système particulièrement développé de recyclage d’articles sur les réseaux sociaux (cfr. l’étymologie du mot Reblochon*)?

Gageons que des scientifiques de haut niveau auront de bien meilleures idées que nous.

   

Loin des annonces tapageuses et/ou anxiogènes, il y a encore des chercheurs qui trouvent et que ça n’empêche pas de garder ce petit brin de fantaisie qui fait toute la différence! Et ça, c’est une bonne nouvelle pour bien commencer la semaine.

* d’après lesnouveauxfromagers.fr:

«L’origine du mot Reblochon (et non pas Roblochon !), qui remonte au 13ème siècle dans la vallée de Thônes en Haute-Savoie, est due à la dissimulation par les fermiers d’une partie de leur production de lait afin de diminuer les loyers afférents qu’ils payaient aux propriétaires des alpages, le plus souvent des moines ou des nobles. Pour échapper à ces lourdes charges, calculées en fonction du volume de lait trait, les fermiers pratiquaient astucieusement une traite incomplète lors des contrôles sur les lieux. Une fois le propriétaire parti ou la nuit tombée, ils entamaient pour leur propre compte une seconde traite dont le «cru» était moins abondant mais beaucoup plus riche en crème et donc idéal pour un fromage.

Faute de moyens de conservation et afin de dissimuler cette production «illicite», cette seconde traite était aussitôt employée à faire un fromage pour la consommation personnelle du fermier et de sa famille. Il fut naturellement baptisé Reblochon en illustration de cette pratique car «blocher» signifie pincer le pis de la vache en patois savoyard et donc «re-blocher» signifie traire une seconde fois. Mais en raison du caractère frauduleux de cette pratique, le mot Reblochon n’apparaît dans les contrats de vente qu’en 1699.»